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“Menacé, j’ai dû quitter Haïti précipitamment” - Interview de Peterson, manager de la Guyane

Bonjour Peterson, merci d'avoir répondu à notre demande d'interview ! Et si tu commençais par te présenter ? Quel est ton parcours, quelles sont tes passions ?

Je m'appelle Peterson SAINT-ILMA. Je suis Haïtien, marié, et je vis en France depuis 2021. Je suis né à Pétion-ville, en Haïti en 1988 et je suis l’aîné d’une fratrie de quatre enfants. Je viens d’une famille nombreuse avec trois sœurs.

Mes passions sont le basketball et la musique. Ce qui me définit le plus je dirai que c'est mon sens de l'organisation et ma capacité à fédérer. Je sais m'adapter et être flexible.

Sur le plan académique, j’ai étudié l'informatique pendant deux ans, puis j’ai abandonné les chiffres pour me tourner vers les lettres, en intégrant la Faculté de Linguistique Appliquée de l’Université d’État d’Haïti.


Parle nous de ton expérience en tant que travailleur humanitaire au sein d'ONG en Haïti. En quoi consistait ton travail ?

J'ai travaillé pour l'ONG Terre des Hommes Lausanne Haïti de 2017 à 2019 en tant qu'animateur de sensibilisation à l’hygiène. Pendant quelques mois, j'ai été Chef d’équipe de travailleurs sociaux pour l'ONG ACTED. J'ai aussi travaillé pour la Great Commission Alliance de 2010 à 2012, en tant que traducteur interprète (anglais/créole). Ma carrière professionnelle m’a permis d’acquérir des compétences comme la gestion de projet de développement, la lutte contre la violence basée sur le genre, ou encore WASH (eau, hygiène et assainissement).


Pour quelles raisons as-tu dû quitter précipitamment Haïti ?

Mon départ d'Haïti a été précipité par un besoin de sécurité. Le climat devenait très tendu sur place, j'ai d'ailleurs un exemple : en novembre 2019, je me rends à un entretien dans les bureaux de Plan International France-Haïti. Lorsque je sors de cet entretien, j’échappe de justesse à une agression, à Jacmel. C'est à ce moment là que je réalise vraiment le danger. Cet incident en pleine période de « pays lock » m’a fait prendre conscience de la dangerosité de la situation dans mon pays. Me sentant menacé, j'ai dû quitter précipitamment Haïti.


Pour quelles raisons avoir postulé chez Direct Sud ? Te sens-tu épanoui aujourd'hui dans ton travail ?

D'abord parce que je souhaitais rester dans le monde des ONG, où je me sens utile et épanoui. Ensuite, mes recherches d'emploi se concentraient sur les secteurs de la communication, de l'humanitaire, et du travail socio-culturel. Après les choses se sont faites par "hasard" : un jour, j'ai rencontré un compatriote à Baduel, en Guyane, qui travaillait pour Direct Sud. Je lui ai demandé le nom de l’entreprise et j'ai aussitôt postulé en ligne. Le lendemain, j’ai reçu un appel de la manager pour un entretien. J'ai été pris, et j’ai rejoins l’équipe Direct Sud Guyane le 16 février 2022. Aujourd’hui, je dirai que je suis heureux dans mon rôle, car je fais un travail que j’aime profondément. C'est réellement une passion pour moi, comme le montre mon parcours.


Un conseil à donner à quelqu'un qui voudrait travailler dans l'humanitaire ? 

Pour réussir dans ce domaine, il faut être tolérant, empathique, motivé et déterminé, car ce travail n'est pas fait pour tout le monde. Il faut savoir sortir de sa zone de confort, s’adapter en permanence, et bien comprendre les implications personnelles des missions humanitaires.


Merci d'avoir répondu à nos questions Peterson !


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